Une procédure formelle devrait permettre de déterminer si la place de marché chinoise Temu respecte les règles de la loi sur les services numériques (DSA), à la suite de plaintes concernant des produits illégaux et le caractère addictif de l’application.
Vendeurs malhonnêtes
Avec plus de 90 millions d’utilisateurs actifs dans l’UE, Temu entre dans la catégorie des « très grandes plateformes en ligne » au sens de la loi sur les services numériques, au même titre qu’Amazon, Apple, Google et Microsoft, par exemple. Ces entreprises doivent respecter des règles strictes. « Nous voulons nous assurer que Temu respecte la loi sur les services numériques », a déclaré la commissaire européenne Margrethe Vestager. « Nous vérifions si les produits vendus sur leur plateforme respectent les normes de l’UE et ne sont pas nocifs pour les consommateurs. » La Commission souhaite garantir des conditions de concurrence équitables : chaque plateforme doit respecter les mêmes règles.
Plus précisément, l’UE examinera si Temu prend des mesures suffisantes pour interdire les vendeurs malhonnêtes et les produits illégaux. La Commission s’interroge également sur la nature addictive de l’application : les programmes de récompense peuvent avoir des effets négatifs sur le bien-être physique et mental d’une personne. En outre, l’enquête portera sur la manière dont Temu recommande des contenus et des produits aux utilisateurs.
Concurrence déloyale
Au début du mois, la Commission avait déjà demandé à Temu des explications supplémentaires sur les mesures prises par le géant chinois du commerce électronique pour mettre fin à la vente de produits illégaux et protéger les droits des consommateurs. La plateforme avait alors déclaré qu’elle coopérerait et qu’elle avait déjà pris plusieurs mesures. Plusieurs organisations européennes de consommateurs ont accusé le détaillant de dissimuler des informations et d’utiliser des techniques de manipulation. De nombreux détaillants se plaignent également de la concurrence déloyale de la Chine.
La Commission peut exiger que Temu procède à des ajustements et imposer des sanctions telles qu’une amende pouvant aller jusqu’à 6 % des ventes mondiales, soit, en pratique, des milliards d’euros. Au début de l’année, la Commission européenne a ouvert une enquête sur TikTok, qui a dû retirer un programme de récompenses. La Commission a également demandé des informations sur les algorithmes de YouTube, Snapchat et TikTok.